Patrouille et chasse en duo

La saison des neiges approchait à grand pas. Il faisait de plus en plus froid. Au fur et à mesure que l'hiver approchait, ma fourrure se parrait de blanc, le noir d'encre de mon pellage d'été disparaissant. J'avais toujours aimé chasser en hiver, car à l'instar des autres chats noirs, je pouvais me fondre dans le paysage de neige.

C'était l'aurore, le soleil se levait à peine. Je m'étirai longuement, prenant garde à ne pas réveiller les autres guerriers. Je baillai un instant, puis je sortis, la queue haute et les moustaches frémissantes. J'allais devoir partir pour la première patrouille du matin. Aucun problème, loin de là. Justement, j'en étais heureux. Je regarda aux alentours, cherchant le moindre matou réveillé. C'est là que mon regard se posa sur la chatte blanche, Cœur de Foudre. Voyant qu'elle n'était pas vraiment occupée, enfin je l'espérais, je m'approchai d'elle, la démarche légère. Je lui miaula gentiment, l'abordant prudemment :

-Bonjour, Coeur de Foudre.

Je balaya l'air de la queue, trahissant ma nervosité. J'étais lieutenant depuis déjà quelques Lunes, mais la différence d'âge me rendais toujours légèrement nerveux. Je m'assis et je rajoutai :

-Tu pourrais m'accompagner pour la patrouille matinale, s'il te plait ? Il n'y à personne de réveillé et je ne pense pas qu'il faille être plus que deux pour la première patrouille matinale.

Je remuai les moustache, montrant une certaine impatience, tout en gardant l'air calme. Je savais qu'elle risquait de ne pas refuser, sa loyauté pour le clan était implacable. J'attendis sa réponse, la fixant dans les yeux d'un air calme.

La chatte blanche paraissait bien tranquille, lorsque Dernier Jugement, le lieutenant du clan de l'Ombre, vint lui demander de patrouillé avec lui.
Les yeux de Coeur De Foudre ne dévoilèrent aucunes réactions sur le moment, mais elle ne parut surprise.
Avec autant de respect qu'elle pouvait en donner, elle répondit clairement.

-Je ne pense pas, que patrouiller à deux soi une bonne idée. Si nous tombons sur "l'ennemis", il nous faudra bien des forces.
Mais bon. Je ne remet pas tes choix en doutes, après tout, tu es le lieutenant.

Personne ne devinais sur quel ton, elle parlait. Etait-ce plus sarcastique qu'autre chose? Ou, un simple conseil? Nul ne le sait. Elle regardait, son interlocuteur avec ses grands yeux bleus, brillants.

-Je viendrais avec plaisir, dit-elle avec plus voix beaucoup plus calme, et sans arrière pensé.

La chatte blanche, apparemment en faisant un effort de respect, me répondit :

-Je ne pense pas, que patrouiller à deux soi une bonne idée. Si nous tombons sur "l'ennemi", il nous faudra bien des forces.
Mais bon. Je ne remets pas tes choix en doutes, après tout, tu es le lieutenant.

Son ton était... dénué de toute émotion. J'hochai imperceptiblement la tête. Elle avait raison, mais j'avais confiance en ses capacités et en les miennes. Je savais qu'elle était une combattante hors-pair. Elle aurait même put avoir la chance de devenir lieutenante à ma place. Elle rajouta tout en me regardant :

-Je viendrais avec plaisir.

Je me levai, puis je lui dis :

-Merci beaucoup. Il n'y a personne de levés, et la patrouille matinale n'est jamais très mouvementée. C'est pour ça que je t'ai demandé à toi.

Je me retournai, me dirigeant vers l'entrée du camp, là où dernière patrouille de nuit allait arriver. Je dis tout en marchant à Coeur de Foudre, me moquant tout à fait de si elle me suivait ou non :

-J'attends la patrouille à l'entrée du Camp.

Je ne lui demanda rien. Ce n'était pas une apprentis, mais une guerrière expérimentée. Rien à craindre du côté des "prépares-toi" ou "j'espère que tu as assez mangé". Je m'assis tranquillement sur une parcelle de sol, à l'entrée, fixant l'horizon. Mon esprit commença à dériver. Je ne fut sortis de mes pensées que quand quelqu'un me parla...

[HRP: J'espère ne pas t'avoir trop restreint la liberté 'action ^^"]

Elle s'approcha, et vint s’asseoir près de lui. Elle déposa son regard, sur la forêt, toujours aussi magnifique que d'habitude, bien que les arbres perdaient leur feuilles, et les proies disparaissaient.

-Je suis prête ,dit-elle d'un voie, plus douce que le coton.

Il y eut, un long silence, où Coeur De Foudre ne bougea pas d'un pouce. Pendant un moment, elle oublia qu'il était lieutenant. Il semblait juste être son ancien camarade, avec qui, elle ne montrait aucun respect, avec qui, elle se disputait. Il était malgré tout, une des raisons de perdre sa vie. Il était de son clan.

La chatte baissa les yeux. Nul besoin de se re-mémorer le passé, qui est désormais finit. Le mâle, assit près d'elle, était son lieutenant. Un supérieur, à qui elle doit tout. Et, au fond, bien caché, Coeur De Foudre trouvait que le noir et blanc, se débrouillait bien que ce qu'elle n'aurait imaginé. Cela ne fit qu'augmenter son respect, bien qu'elle ne le lui dira jamais.
Elle se leva, et sortit ses griffes, bien affûtées. La blanche eut un petit sourire. L'obliger à l'aimer ne lui déplaisait pas tant que ça finalement. Comme toujours, elle avait juger bien trop vite. Coeur De Foudre, était presque fière de partir en patrouille avec un chat aussi fort et rusé que lui.

Se tournant vers le mâle, elle dit d'un ton de défis;

-Si tu ne te dépêche pas, on risque de rentrer trop tard pour le dîner. Le clan à besoin de gibier, on ne peut pas se permettre de manger en route. Je ne veux pas arriver en retard.

Elle commença sa route, d'un pas lent, permettant à Dernier Jugement de la rattraper.

(Ne t'inquiète pas, tu ne me bloque pas du tout )

C'était Coeur de Foudre, qui vint se placer à ses côtés. Je remarquai qu'elle regardai la forêt. C'est vrai que les arbres perdaient au fur et à mesure du temps des feuilles et de la verdure. J'attendais toujours la patrouille quand elle m'annonça d'une voix douce :

-Je suis prête.

En suite, le silence s'installa. Je me levai, ne pouvant plus tenir en place, même si je ne fis pas un pas, une seule avancée. Je trépignai légèrement. La patrouille n'allait jamais arriver. Je tourna une fois sur moi même puis je me rassis. Je sortais sans cesse mes griffes pour les planter dans la terre, puis je les rentrais avant de recommencer.

De longues minutes, -ou secondes ?-, s'écoulèrent. Ça me semblait durer une éternité. Et, enfin, Coeur de Foudre se tourna vers moi et me dis sur un air de défis :


-Si tu ne te dépêche pas, on risque de rentrer trop tard pour le dîner. Le clan à besoin de gibier, on ne peut pas se permettre de manger en route. Je ne veux pas arriver en retard.

Au même moment ou elle se levait, réagissant directement à ses paroles, je me levai, synchrone avec ses mouvements. Je bailla légèrement. Elle commença à marcher, et je la rattrapa sans mal. En arrivant à sa hauteur, j'adaptai mon allure à la sienne, et je lui répondis :

-Je comptais attendre la patrouille qui reviendrait, mais je ne pense pas qu'il y ai besoin de faire un rapport. Je ne pense pas qu'il y ai eu le moindre problème, même s'il faut faire attention.


Je sortis du camp à côté d'elle, puis j'accélérais légèrement la marche. Nous marchâmes en silence pendant un bon moment, échangeant des banalités de temps en temps. Alors qu'on longeait les frontières, je m'arrêta. Je relevai le museau, fermais les yeux, humant l'air. Une délicieuse odeur me parvint.

L'odeur d'un rongeur, pensai-je.

Je fis signe d'un balancement de queue à Cœur de Foudre de cesser de faire du bruit. Je dressai les oreilles, tous les sens en alertes. A quelques pas de moi se trouvais un rongeur, pas très gros, qui été sortit pour grignoter quelque chose. Je me tapit, me mettant le plus proche du sol, appliquant la technique de chasse à la perfection. Je m'avançai à pas feutré et, au dernier moment, alors que je n'était plus qu'à quelques pas du rongeur, je fis un bond et l'attrapa entre mes longues griffes. Je l'achevai rapidement, avant qu'il n'ai le temps de s'échapper ou de s'apercevoir qu'il était en train de se faire attraper. Je le pris entre mes crocs et je retournai vers Cœur de Foudre, assez content de ma proie facilement attrapée. Je le cachai pourtant : je n'avais pas envie de ressembler à un simple apprentis qui vient d'avoir sa première proie. Je déposai la proie à terre, ne sachant pas quoi en faire pour le moment, et je dis à Cœur de Foudre sur le même ton de défis qu'elle tout à l'heure :

-Et si on chassait un peu pendant la patrouille ? Je ne pense pas que ça nous retarde trop, et puis il faut commencer à amasser du gibier pour la saison à venir : on en aura besoin.

J'attendis sa réponse tout en humant l'air, essayant de repérer la moindre proie aux alentours... J'avais l'air joueur, la dernière fois que j'avais chassé remontait à quelques temps déjà ...

Ils avancèrent donc, patrouillant sur les quelques parcelles de leur territoire.
Coeur De Foudre, scrutait les moindres horizons. Les frontières étaient toujours un endroit délicat, entre deux clans. Très attentive, à une ombre au loin, elle ne vit pas son lieutenant s'éloigner.
Ce n'est que quelques minutes plus tard, qu'il revenu, fier comme un paon, une proie à la bouche. Il l'a déposa, et lui dit;

-Et si on chassait un peu pendant la patrouille ? Je ne pense pas que ça nous retarde trop, et puis il faut commencer à amasser du gibier pour la saison à venir : on en aura besoin.


La chatte regarda le rongeur, allonger par terre. Il n'était pas bien gros, mais suffirait pour nourrir au moins un félin du Clan.
Coeur de Foudre reposa ses yeux, bleus comme l'océan, sur Dernier Jugement, et lui ronronna;

-Tu as raison. Ce serait bien bête de ne faire que la moitié des choses.

Elle entendit un frémissement au loin. Sans plus se soucier du mâle, elle s'approcha, portant tout son poids sur ses petits coussinets. Au fur et à mesure qu'elle avançait, elle se rabaissait. Arrivée tout près du buissons, elle était totalement plaquée au sol. Malgré son pelage blanc comme neige, Coeur De Foudre fut difficile à apercevoir.
Elle entre ouvrit la gueule. Un écureuil. Plus de doute. Doucement, la chatte blanche leva son arrière train, et se prépara à sauter.
L’écureuil était occupé à manger, une de ses noisettes, qui avait dû tomber au sol. Il était rare que ces petits animaux mettent pied à terre.
La blanche sauta d'un coup. L'animal nu pas le temps de se retourner, Coeur De Foudre le tenait déjà, et l'acheva aussitôt.

Elle fit de même pour une musaraigne, qu'elle avait enterré près de sa première proie. En retrouvant Dernier Jugement, la chatte s'assit, et attendit les ordres de son lieutenant.
Sa partie de chasse, improviser dans sa matinée de patrouille avait été un réel plaisir. Un plaisir qu'elle ne voulait pas finir. Elle ne pensait pas, qu'elle aurais put s'amuser avec un lieutenant, mais après tout, il était jeune. Pas comme c'est vieux matou grognon.

Coeur De Foudre se coucha sur son dos, et lança un coup de patte à son supérieur. Sur un ton amusé, elle lui lança;

-Alors, patron, 'faut faire quoi maintenant?

La chatte blanche regarda ma prise, puis après un cours instant, me dit :

-Tu as raison. Ce serait bien bête de ne faire que la moitié des choses.

Sans plus attendre, elle se dirigea vers un écureuil et l'acheva bien vite, puis elle porta son dévolu sur une musaraigne, qu'elle rapporta quelque temps plus tard. Je n'étais pas resté là à la regarder, l'arrière train posé sur le sol, loin de là. J'avais sentie l'odeur d'un lapin, dodue comme il le fallait. Je m'étais alors éclipsé.

J'avançais à pas feutrés, sans aucun bruit, à sens contraire du vent. Mon odeur ne parviendrait donc pas aux narines du lapin, qui, loin de se douter du danger qu'il courait, reniflait le sol en quête de nourriture. Je banda mes muscles, tendus à en craquer. Je fis un bond, et en moins d'une fraction de seconde, -hop !-, griffes sur la gorge, lapin mort, une nouvelle proie pour les réserves du Clan.

Je pris ma deuxième proie de la journée et je la rapporta là où était posée la première. Coeur de Foudre s'assit, apparemment attendant mes ordres. Elle semblait apprécier ce cours moment de chasse.

Soudain, elle se coucha sur le dos, les yeux joueurs, et elle m'envoya un coup de patte. Je me laissai faire traquillement. Elle me dis sur un ton joueur :

-Alors, patron, faut faire quoi maintenant ?

Elle m'avait appelé patron ? Inhabituel. Je lui répondit, le ton léger :

-Même si je suis tenté de rester ici encore un moment...

Je regarda le ciel, mon regard divaguant sur l'étendue bleu clair qui était au dessus de notre tête.

-... Je ne pense pas que ce soit très sage. Autant finir la patrouille rapidement, et se refaire une partie de chasse plus tard.

Je savais que ça risquait de la décevoir, mais je savais que notre Chef ne serait pas d'accord qu'on s'attarde trop. Pour me rattraper, je lui promis :

- Je te promets même que la prochaine fois on prendra notre temps.

Je pris mes deux trésors dans la bouche et je lui intimai de me suivre d'un mouvement de tête...

- Je te promets même que la prochaine fois on prendra notre temps.

Il venait de lui annoncer qu'il serait plus sage de rentrer, aider le camp. Dernier Jugement avait bien raison, et la petite chatte blanche le savait.

-D'accord...

Elle aurait même pu deviner ses paroles d'avances. Mais malgré ça, elle ressentait quand même un profond désespoir. Coeur De Foudre n'était pas facile à approcher, et au fond, elle en souffrait. Revenant sur les traces de son passé, elle ne s'était amusé que très rarement de cette façon.
Bien sur, la chasse était toujours une partie de plaisir, mais cette fois-ci, il y avait de l'amitié, de la compétition, des défis, et du respect.
Etait-ce vraiment ça qui lui avait procurer tant de joie?
Elle se secoua la tête, pour enlever toutes ces pensées de la tête. Non, elle ne changera pas.
La blanche pris ses deux proies, comme si une mère prenait son petit, et suivit Dernier Jugement. Les bouches pleines, le trajets se passa dans un silence, léger qui parut même trop court au goût de Coeur De Foudre.
Arrivée au camp, elle déposa leur future repas sur le tas de gibier, et suivis son lieutenant des yeux.

(Très très court ... :/ ^^ )

Le trajet se passa sans bruit, et fut d'une rapidité époustouflante. Je sentais aisément que Cœur de Foudre était déçue, mais je n'aurais pas voulue trop tarder... Arrivé au camp, je posai mes proies sur la réserve et je m'éloignai, voulant faire tout d'abord un rapport au Chef, pour lui annoncer qu'il n'y avait rien à dire. Je sentis le regard de Coeur de Foudre me suivre, mais je n'y tins pas vraiment attention. Au passage, je prévins les trois guerriers qui allaient patrouiller que nous n'avions rien vu. Quand il furent partis, je rentrai dans la tanière du Chef. Je lui fis rapidement mon rapport, puis il me congédia et je ressortis indemne au grand jour.

Humant l'air frais, sentant la brise fraiche souffler sur mon pelage blanc taché ça et là de noir, je vis que le soleil était déjà bien haut dans les cieux. Il serait bientôt midi, le moment où la boule de lumière serait à son zénith. Mais, à mon grand regret, il ne faisait pas chaud. Je sentais le froid arriver. Dans une Lune, tout au plus, il ferait extrêmement froid et la neige commencerais à tomber.

Je sortis de mes contemplations et m'approchai de Cœur de Foudre, qui me regardait toujours. Je lui demanda :

- Tu as quelque chose à faire en ce moment ?

J'attendis sa réponse tranquillement, debout dans le camp.

[Pas grave, regarde mon post --' désolé si c'est court, mais j'avais pas le temps d'approfondir --']

-Tu as quelques choses à faire en ce moment?

La chatte le regarda, d'air air vide. Elle détourna la tête, et contempla la vie bien mouvementé du clan. Les chats bougeaient tous dans un sens différents, blaclés sur leur occupations.
Toujours en scrutant l'horizon, elle répondit, presque en chuchotant;

-Non, je n'ai rien. Je vais peut-être aller apporter leur part aux anciens, mais sinon...

Elle ne savait plus quel ton utilisé. Le matin même, il n'était qu'un dominant, prétentieux -vu sa place- lourd et surtout supérieur. Mais maintenant, elle le voyait comme un ami. Le fidèle et redoutable ami, à qui on n'a pas peur de ce confier.
Elle baissa la tête. Coeur De FOudre n'avait ni faim, ni soif, ni envie de bouger, ni envie de dormir. Bizarrement elle était plutôt impatiente d'entendre les ordres du lieutenant. Il était sage, mais jeune, Fort, mais doux... Elle l'avait mal jugé, et en avait honte. Comment pouvait-on se tromper à ce point sur les qualité d'un chat!

-Et toi? Dit-elle, pour se retirer de ses pensés.

Je répondrais demain

O.k,